KINDERJAREN ZIJN RUMOERIG
Mijn kindertijd was om naar het kristallen oog te kijken
van mijn oudtante die of bank lag te slapen.
Mijn kinderjaren zijn herinneringen aan zomers,
witgekalkte muren, open deuren
en siëstas tot of duisternis intrad,
mijn jeugd was de geur van insecticiden tegen vliegen
die in schemering door de ramen naar binnen kwamen.
Mijn jeugd was om rumoer te horen
en een schaal vette, ver weg
en verbannen uit de ongerepte zee,
spelletjes en ballen naast de ingestorte muur
van een zonnige begraafplaats,
met hun eeuwigdurende stomme doden,
zo alleen, mueren zo rustig op complementos wachtten!
Mijn kindertijd was het geluid van een schelphoorn;
mijn kindertijd: naar een glazen oog kijken.
*Traducido al neerlandés por Hannie Rouweler
Publicado el 21/02/2019 en la revista digital Barbarus.
LA INFANCIA EN UN RUMOR
Mi infancia fue el ojo de cristal
de mi tía-abuela durmiendo en el sofá.
Mi infancia son recuerdos de veranos,
de paredes encaladas, puertas abiertas
y siestas hasta el anochecer;
mi infancia fue el olor a matamoscas
que por las ventanas entraban al atardecer.
Rumores de mi infancia
en una grasienta caracola, alejada
y desterrada del prístino mar,
juegos y balones junto al muro
derrumbado del soleado cementerio,
con sus muertos eternamente mudos,
tan solos, ¡y esperándonos tan quietos!
Mi infancia fue el rumor de una caracola;
mi infancia: contemplar un ojo de cristal.
APARECIDO ORIGINALMENTE EN:
En el abismo del olvido,
Cuadernos de Humo. Nueva York, 2017
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CUATRO POEMAS AL FRANCÉS.
CUATRO POEMAS AL FRANCÉS.
Traducido por Miguel Ángel Real en la revista La Piraña (México). 13/1/2019
MANUEL POUR UN NAUFRAGE DEJA PASSE
Je serai trop triste pour le comprendre.
Il ne faudra plus suivre le guide de voyage
ni le manuel pour un naufrage déjà passé,
car dans un avenir pas lointain
c'était moi qui les avait rédigés.
J'y énumérerai toutes les pattes du poulpe,
mort-aux-rats d'un dément,
les pierres qui manquent à chaque ruine,
j'annoncerai les coordonnées des falaises sur lesquelles
s'injecte la rumeur de la mer et les cris
des mouettes, mais personne, personne ne m'y attendra
plus car jamais personne ne m'a attendu,
ni la jeune fille de l'épicerie regrettera
mes visites aseptisées pour acheter des grappes de raisin,
et je ne manquerai pas au pêcheur car
ce n'était pas moi mais un fantôme qui s'y est rendu.
La mer ne se rappellera plus de mon visage
ni de ma triste silhouette. Personne alors ne pleurera pour moi
quand je ne serai plus là (ni quand je ne serai
pas ici non plus), personne n'enverra mes fleurs non préférées
à des parents au troisième degré et on n'écrira pas
des avis de décès en latin avec des caractères grecs,
car ce n'était pas moi qui déambulait par là, mais
un spectre habillé en marin, un esprit
qui rêva d'être un dieu, un dieu mineur et de circonstances
ou peut être un poète langoureux dont certains
affirment avoir vu boire de l'ouzo jusqu'à l'aube
dans les tavernes : ils ne se rappelleront plus de moi, non,
et je serai trop triste pour le comprendre.
MANUAL PARA UN NAUFRAGIO YA PASADO
Estaré demasiado triste para entenderlo.
Ya no hará falta seguir la guía de viaje
ni el manual para un naufragio ya pasado,
puesto que en un futuro no lejano
he sido yo quien los ha redactado.
Allí enumeraré todas las patas de pulpo,
matarratos de un demente, las piedras
que le faltan a cada ruina, anunciaré
las coordenadas en cuyos acantilados
se inyecta el rumor del mar y los graznidos
de las gaviotas, pero nadie, nadie me esperará
ya allí porque nunca nadie me ha esperado,
ni la muchacha del ultramarinos echará en falta
mis asépticas visitas a comprar racimos de uvas,
ni el pescador me echará de menos porque
no era yo sino un fantasma el que allí estuvo.
Ya no se acordará el mar de mi rostro
y triste figura. Nadie entonces me llorará
cuando falte (ni cuando aquí también
lo haga), nadie enviará mis flores no preferidas
a parientes de tercer grado ni escribirán
esquelas en latín con caracteres griegos,
porque no era yo quien vagó por allí, sino
un espectro vestido de marinero, un espíritu
que soñó ser un dios, dios menor y circunstancial
o puede que un lánguido poeta del que algunos
afirman vieron beber ouzo hasta el amanecer
en las tabernas: no se acordarán ya de mí, no,
y yo estaré demasiado triste para entenderlo.
APARECIDO ORIGINALMENTE EN:
Grecia: guía de viaje para antipoetas y soñadores. (Manual para un naufragio ya pasado),
Editorial Letras Cascabeleras. Cáceres, 2016.
NOEL, OU LES DEPOUILLES DE LA DEFAITE
la ville est une blessure ouverte
ARIE VISSER
«Celui-ci est mon Noël le plus triste à Amsterdam»,
dit un journal local éparpillé par terre.
Quand je me promène le long des canaux je me fais mimétique
de l'eau sale qui à la dérive me traîne,
à De Wallen les prostituées presque nues
sortent de leurs cabines à ma rencontre et disent:
«regardez, un fantôme déambule par là!»,
en me criant des mots vulgaires dans des langues multipliées
pour finir par m'enivrer dans une vieille taverne de vieux marins.
Ce sont mes levers du jour les plus angoissants en Hollande,
il n'existe aucune bonne nouvelle sauf les démons de la défaite,
le vertige de l'abîme qui avec fracas rejaillit encore
et encore et me consume à la tombée de la nuit violente et prématurée.
Dans le journal télévisé la présentatrice d'origine turque affirme
qu'il s'agit de mon Noël le plus triste à Amsterdam,
pendant que j'écoute les avions qui volent à quelques centimètres
de ma tête et qu'il naît en moi le désir sans fond de flétrir.
Voici mon Noël le plus triste, je dors sous les canaux
et je ressens le besoin maladif de m'autodétruire
sur l'autre rive dans laquelle comme une baleine
on dirait que je suis venu mourir, échoué
dans cette ville souterraine où je porte
comme sac à dos une dalle: Amsterdam (1998-2015);
même si je retournerai, avec un autre corps, un autre visage
et de nouveaux yeux avec lesquels je devrai ensuite me rendre aveugle.
NAVIDAD, O LOS DEMONIOS DE LA DERROTA
la ciudad es una herida abierta
ARIE VISSER
«Es esta mi Navidad más triste en Ámsterdam»,
reza un periódico local desparramado sobre el suelo.
Cuando paseo junto a los canales me mimetizo
con el agua sucia que a la deriva me arrastra,
en De Wallen las prostitutas casi sin ropa
salen a mi encuentro desde sus cabinas y dicen:
«¡mirad, por ahí deambula un fantasma!»,
gritándome palabras soeces en lenguas multiplicadas
para en una taberna de viejos marineros acabar embriagándome.
Son mis amaneceres más angustiosos en Holanda,
no existe ni buena ni nueva sino los demonios de la derrota,
el vértigo al abismo que con estrépito una y otra vez rebrota
y al anochecer violento y prematuro me consume.
En el telediario la presentadora de origen turco afirma
que está siendo mi Navidad más triste en Ámsterdam,
mientras escucho los aviones volando a escasos centímetros
de mi cabeza y nace en mí el deseo sin fondo de marchitarme.
Es esta mi Navidad más triste, duermo bajo los canales
y siento la necesidad enfermiza de autodestruirme
en la otra orilla en la que como una ballena
parece que aquí he venido a morir, varado
en esta ciudad subterránea en la que llevo
por mochila una lápida: Ámsterdam (1998-2015);
aunque regresaré, con otro cuerpo, con otro rostro
y nuevos ojos con los que luego habré de cegarme.
APARECIDO ORIGINALMENTE EN:
En el abismo del olvido,
Cuadernos de Humo. Nueva York, 2017
OISEAU DE PASSAGE
Pour Noa. Pour Sophie.
J'ai été témoin d'un si triste couchant
pour finir par me noyer dans mon propre crépuscule!
Elles deux dormaient sur le fauteuil face à moi,
comme un seul être très beau se fondant
avec la lumière, comme la cire d'une bougie.
La luminosité se déplaçait dans la pièce
sans faire de bruit jusqu'à la fendre en deux
et assombrir un dimanche plaintif.
En un instant la brise a frappé les plantes sèches
et d'un trait de plume le vent m'a fait disparaître,
en tombant dans un abîme sans fond
où je continue à voltiger encore et encore.
AVE DE PASO
Para Noa. Para Sophie.
¡Qué triste ocaso he presenciado,
para terminar ahogándome en mi propio crepúsculo!
Ellas dos dormían en el sillón frente a mí,
como un solo y bellísimo ser fundiéndose
con la luz, como cera de una vela.
La luminosidad se trasladaba por la estancia
sin hacer ruido hasta partirla en dos
y oscurecer un domingo quejumbroso.
En un instante la brisa ha golpeado las plantas secas
y de un plumazo el viento me ha hecho desaparecer,
cayendo a un abismo sin fondo
en el que sigo y sigo revoloteando.
APARECIDO ORIGINALMENTE EN:
Una habitación de hospital con vistas al mar
Editorial Letras Cascabeleras. Cáceres, 2018.
ELLE N'EST PAS / JE NE SUIS PAS
Depuis ce lit froid -peu habitué
à mes os– on écoute les chiens blessés
abandonnés avec leurs hurlements métalliques.
La pluie est fine, mais je sens comment elle explose
contre les trottoirs. Il a envie de neiger. Et il n'ose pas.
Je dois à mon insomnie non diagnostiqué
de pouvoir compter les coups de cloche, et de percevoir le son
du clapotis des voitures et des rires à l'intérieur.
Trois mois sans venir ici me semblent éternels,
personne ne me reconnaît ; tous m'ont oublié:
je suis un véritable spectre qui peut faire bouger des objets!
Ma mère n'est pas là.
La maison vide, creuse d'échos qui persistent;
les recoins sentent le bois qui brûle:
c'est une overdose amère de Passé
(drogue létale qui déprime le système nerveux
-et les médecins mentent en blâmant l'alcool-).
Elle n'est pas là.
Je délaisse le livre pour contempler comment gonflent
les troncs: demain ils seront une insignifiante cendre blanche
cendre blanche cendre blanche: cendres enfin.
Dans le sous-sol sur les pommes de terre ont poussé
des bourgeons roses à l'aspect répugnant et démoniaque.
Elle n'est pas là, ma mère ; même moi je n'y suis presque pas,
et j'essaie de dormir en imaginant que le hurlement du vent
est une voix murmurante et familière qui est venue du Passé.
NO ESTÁ/NO SOY
Desde esta cama fría —poco acostumbrada
a mis huesos— se escuchan heridos los perros
abandonados con sus aullidos metálicos.
La lluvia es fina, pero siento cómo explota
contra las aceras. Quiere nevar. Y no se atreve.
Le debo a mi insomnio no diagnosticado
poder contar las campanadas, y percibir el sonido
de los coches chapoteando y las risas de su interior.
Tres meses sin venir aquí se me antojan eternos,
nadie me reconoce; todos se han olvidado de mí:
¡soy un auténtico espectro que puede mover objetos!
Mi madre no está.
Vacía la casa, hueca de ecos que persisten;
los rincones huelen a madera ardiendo:
es una sobredosis amarga de Pasado
(droga letal que deprime el sistema nervioso
—y los médicos mienten culpando al alcohol—).
No está.
Abandono el libro para contemplar cómo se hinchan
los troncos: mañana serán insignificante ceniza blanca
ceniza blanca ceniza blanca: cenizas, al fin.
En el sótano a las patatas abandonadas le han crecido
brotes rosas, de aspecto repugnante y demoníaco.
No está, mi madre; ni yo casi estoy,
y trato de dormir imaginando que el aullido del viento
es una susurrante voz familiar que ha venido del Pasado.
APARECIDO ORIGINALMENTE EN:
Una habitación de hospital con vistas al mar
Editorial Letras Cascabeleras. Cáceres, 2018.
❄ ❄ ❄
LIQUEFIED ETERNITY
I do not know anymore if it's true or intuition, or a dream
that catches me:
some people pay for this volatile humidity in which I resist
while I die little by little.
I fade under the razor-blade rain,
I write in a tavern in front of a canal
hoping it stops raining, or snowing
or the sun goes down... or the night enshrouds the streets,
and with a gravestone I'm covered.
When I go out the bicycles drag me and I let carry away
by an insane tide of wheels
in the premature evening consumed in Centraal Station,
the precise place whose guts everything dies, born, reborn,
it extinguishes: a river that harbors corpses, trains and trams
full of meat and caked bones, the angry seagulls,
the ferry to the north: the old hanging men.
The yellow tram
is the conqueror worm of this city drowned in steams
that wander through the canals making bloodless cleavages
and the prostitutes ride with their pale flesh
on the rotten existence that every one shares.
At the corners, at the black hour
each simple murder or an exquisite serial killer waits
a trendy victim, under the smoky curtain
of the dark-silver sky of the liquefied eternity.
Amsterdam, summer 2014-winter 2016
*Traducido al inglés por Adolfo Soares Nogueira
ETERNIDAD LICUADA
Ya no sé si es realidad o intuición, o un sueño
lo que de mí se apodera:
algunos pagan por esta humedad volátil en la que resisto
y de paso muero lentamente.
Me marchito bajo la lluvia afilada como una hoja de afeitar,
escribo en una taberna frente a un canal
esperando que deje de llover, o de nevar
o de que el sol caiga... o que la noche amortaje las calles,
y a mí me revista con una lápida.
Al salir me arrastran las bicicletas y me dejo llevar
por una marea insana de ruedas
en el atardecer prematuro que se consume en Centraal Station,
el preciso lugar en cuyas tripas todo muere, nace, renace,
se extingue:
un río que alberga cadáveres, gaviotas furiosas,
los trenes y tranvías repletos de carnes y huesos apelmazados,
el ferry hasta el norte: los antiguos colgados.
El tranvía amarillento
es el gusano conquistador de esta ciudad ahogada en vapores
que deambula por los canales haciendo exangües incisiones
y las prostitutas cabalgan sobre la podrida existencia
con sus carnes macilentas.
En las esquinas, en la hora ennegrecida
un exquisito asesino en serie o cada simple homicida espera
una víctima de moda, bajo la cortina humeante
del plateado cielo oscuro, de la licuada eternidad.
Amsterdam, verano 2014-invierno 2016
En el abismo del olvido,
Cuadernos de Humo. Nueva York, 2017
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MAR DE EGEU I
fantasiei estar imerso em ti
pensei em tocar suas nádegas molhadas
e eu mesmo bebi de suas lágrimas
pendurando das longas pestanas
das rochas que adornam seu rosto
eu sonhei!
e acordei com o corpo afogado
em suas águas pegajosas
MAR DE EGEO I
fantaseé estar inmerso en ti
creí tocar tus húmedas nalgas
y hasta bebí de tus lágrimas
colgadas de las largas pestañas
de las rocas que adornan tu cara
¡soñaba!
y desperté con el cuerpo ahogado
en tus pegajosas aguas
APARECIDO ORIGINALMENTE EN:
Grecia: guía de viaje para antipoetas y soñadores,
Letras Cascabeleras. Cáceres, 2016
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HET VLEES, HET WERKWOORD, HET WOORD
ܐܠܗܝ ܐܠܗܝ ܠܡܢܐ ܫܒܩܬܢܝ
Mc. 15, 34
Ik vul een galerij van doden
waar nog veel ruimte overblijft,
kadavers die mij niet toe behoren,
een wassenbeeldenmuseum zonder bezoeken. Niets, noch de woorden, zelfs
het Woord niet, maakt hen terugkeren naar de vorige
stadium, uitgerafeld, ontvleesd,
alleen maar stof... de miasmes van de
Dood.
Als ik God zou zijn... zou niemand sterven.
*Escrito directamente en neerlandés.
LA CARNE, EL VERBO, LA PALABRA
ܐܠܗܝ ܐܠܗܝ ܠܡܢܐ ܫܒܩܬܢܝ
Mc. 15, 34
Voy llenando de muertos una galería
en la que aún sobra demasiado espacio,
cadáveres que no me pertenecen,
un museo de cera sin visitas.
Nada, ni las palabras, ni tan siquiera
la Palabra los hará regresar a su anterior
estado, destejidos, descarnados,
sólo polvo... las miasmas de la
Muerte.
Si yo fuese Dios... no moriría nadie.
Poemas apócrifos. Los hijos malditos de Job,
Ravenswood Books editorial. Almería, 2013
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